Ce n'est pas parce que la fashion week se tient en ligne ou que les musées, restos, boîtes et cafés sont fermés qu'il n'y a rien à faire en ce moment à Paris.
Et puisque les événements prévus lors de la saison culturelle Africa 2020 (https://www.saisonafrica2020.com/fr), reportée, sont finalement passés à l'as, allons dénicher de l'art contemporain africain, bien niché en galeries...
Qui a dit que la curiosité était un vilain défaut ?
COLOURS OF ABSTRACTION
Un discours pictural novateur, éclatant de vie et mettant en lumière une représentation alternative de l'humain dans toute sa splendide noirceur vient combler notre besoin de gaieté en ces temps difficiles.
Fouzia Marouf, curatrice de l'exposition Colors of Abstraction 2 à la 193gallery. |
La galerie 193 offre à voir, jusqu'à fin mars, le travail de 3 artistes, intitulé Colors of Abstraction 2, commissionné par Fouzia Marouf : une street artist marocaine Ghizlaine Agzenaï et un sculpteur de cocotiers ivoirien, Jean Servais Somian y exposent des pièces déroutantes et qui ont le mérite de questionner notre rapport au beau.
Chez eux, ce qui saute aux yeux, c'est la présence de la couleur, saturée ou primaire, incrustée dans la matière naturelle, le bois, célébrant à la fois la nature et le fait-main, le particulier avec le traitement subjectif de chacune des visions, et l'universel en ce que le rendu parle absolument à tous.
Qu'on aime ou pas, là n'est pas la question ; il faut savoir contempler pour réfléchir sans nécessairement émettre un jugement, autre que celui-ci : seriez-vous capable d'en faire autant ?
AFIKARIS, L'AFRIQUE À PARIS
Autres lieux, autres mœurs : nouvellement installée dans une ruelle parallèle au Centre Pompidou (fermé) à Beaubourg, la galerie Afikaris propose la mise en exergue et en oxymore de deux talents exceptionnels.
« Les figures de Sejiro Avoseh, déformées par la violence et l’injustice sont les victimes de leur temps, martyres de l’histoire contemporaine.
Dans le travail du jeune artiste nigérian, l’acte de création lui-même laisse transparaître la violence.
Il déconstruit ses personnages. Il
déchire et brûle ses toiles à certains endroits. La toile devient la victime de cette brutalité créatrice, étendard de ces visages déformés, témoin de son temps et des événements qui déchirent le Nigéria », dit le communiqué de la galerie.
Le boxeur, partie d'un autoportrait en triptyque de Salifou Lindou, courtesy Afikaris.
Des portraits de Salifou Lindou, quinquagénaire camerounais, émane une douceur due à la technique du dessin par entrelacs réalisés au pastel, mettant en avant la beauté noire dans des scènes apparemment anodines, mais au travers desquelles l'artiste dénonce les mirages de la migration, la corruption des politiciens.
www.afikaris.com
CIRCULEZ, IL Y A TANT À VOIR!
Et puis, la 11ème édition du festival de la jeune
photographie européenne, dont la devise des organisateurs est « défendre
et célébrer l’altérité », propose un focus sur des talents mettant en
avant des figures noires, comme ici en sujets de portraits négatifs
d'albinos, ou de ces livreurs pris au smartphone, silhouettes
obscurcies soumises à la nécessité liée à la course à gagner sa vie
(alors qu'on l'a). Très fort, Circulation(s), à savourer en ligne, vous remue les sens!
https://www.festival-circulations.com/artiste/autio-miia-3/
https://www.festival-circulations.com/artiste/ben-hayoun-laura/
CE QUI S'OUBLIE ET CE QUI RESTE
Enfin, le Palais de la Porte dorée, ou musée de l'immigration, propose une expo virtuelle, commissionnée par la Marrakchia Meriem Berrada, et mettant en regard 18 artistes contemporains africains. Intéressant, important, inspirant.
https://www.histoire-immigration.fr
L'art de faire rêver et voyager... Merci !
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