Un nouveau resto « african chic » a ouvert fin avril quartier Graslin.
Idéalement situé en face de
l'entrée du Cour Cambronne, la déco chiadée et minimale (tables en
simili marbre, assises en textile écru et tabourets de velours jade,
signature olfactive accueillante et ambiance sonore afrotrap)
rattrape les bévues commises par une direction qui en manque dans
son concept : à la carte, yassa, thiep, mafé et même fonio se
commandent sur tablette, on est sur du resto 2.0, sus au papier ici!
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Avant/Après: on lui a fait un sort à ce bar, non mais! |
Dans l'assiette, ça se complique : le thieboudiène déconstruit (éclaté, oserait-on dire) est certes joli mais la saveur manque à l'appel, et au palais. Le riz n'a que la couleur du bouillon tomaté, et est trop chiche en sel (un comble, le flacon de Maggie vous est apporté à table) tandis qu'une sauce verte posée en virgule n'a ni queue ni goût, les légumes (au nombre desquels manque la sacro-sainte aubergine) sont trop cuits et déclinés en superposition esthétique, mais ne se mélangent pas bien au reste, refroidis, comme l'appétit.
Et si le service se veut à la hauteur
de cette tentative de gastronomiser la « cuisine à tata »
avec, excusez du peu pour un plat censé s'apprécier à la main de
base, le couteau à poisson sorti pour faire la peau littéralement
au bar entier (et ratacuit itou) servi façon side order, le côté too much nous laisse
baba...
La boulette suprême ? Du pain servi avec le riz montre que les bases de la gastronomie sont salement challengées là. Bon point cependant pour le jus de bissap blanc, méconnu et bienvenu en accompagnement.
Bon, les tarifs étant assez raisonnables pour cette expérience plus visuelle que palatale (16€ le thiep), on pardonnera ce genre de détails mal à propos, ainsi que celui des plombs qui sautent en plein coup de feu, avec le serveur s'écriant comme lors d'un délestage dakarois : « Veuillez nous excuser, Messieurs, Dames, c'est l'Afrique! »
www.table-ebene.fr
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