Rendez-vous compte : des générations de familles (grands parents/parents et enfants) y ont habité ensemble, réparties dans deux pièces de plain-pied, sans eau courante ni électricité, jusque dans les années 1960. Un garde-manger extérieur, un âtre à l'intérieur pour se chauffer et cuire le pain, quelques cochons et poules à revendre au marché (seule sortie hebdomadaire en dehors de la messe dominicale), des ânes pour le transport, un potager, et la vie devait s'écouler, douce comme l'eau du fleuve éponyme (la Vie), ou celle de la nappe phréatique au fond du jardin.
Armandine Gandemer, mourut vieille fille à 82 ans, en ayant bu cette eau toute sa vie.
Un guide informe qu'à son époque, il n'y avait pas beaucoup d'arbres pour se protéger du vent frais venant de la mer, ni beaucoup de pierres pour la construction. On récoltait la résine de pins pour fabriquer des bougies pour s'éclairer et l'on conservait les affaires délicates dans des paniers en bois de châtaigniers, bois qui secrète un répulsif anti-araignées. On mangeait des graines de millet, de la semoule de blé ou de maïs, on consommait des œufs, des soupes et du fromage mais la viande était vendue, trop chère pour les occupants des bourrines, réputés indigents... On filait sa laine pour s'en vêtir, on n'allait peu voire pas à l'école, on ne voyageait quasiment pas, si ce n'est pour aller au pèlerinage à Lourdes. Quant aux divertissements, c'était essentiellement des jeux de société et des pastourelles, ces bals populaires que le peintre du coin Henry Simon (1910-1987) illustra en quelques fresques, rachetées par la ville et exposées près de l'office du tourisme.
[A noter, les yeux des personnages rappellent la forme des boîtes de cheminée que l'on trouve dans les bourrines, sortes de trous d'aération.]
Les murs des bourrines étaient conçus avec un mélange de terre de la lande et de roseaux. En haut des toits, des cactus produisant fleurs et figues de barbarie au printemps devaient adoucir la vie dure de ces gens qui laisse rêveur : zéro déchets ni ondes autres que maritimes, aucun stress outre celui lié à la rudesse d'un existence régie par la nature.
https://www.sainthilairederiez.fr/la-bourrine-du-bois-juquaud/
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