vendredi 22 octobre 2021

ST NAZ': MATA9ISH* LA CORNICHE!

 * Expression de darija (arabe dialectal marocain) signifiant "Pas touche".


 Début octobre, le maire de Saint Nazaire publie son intention de mener à terme un projet d'habitat collectif sous forme d'une tour qui devrait s'ériger au beau milieu du quartier du petit Maroc, charmant îlot de tranquillité en bout de corniche.

St Naz aura un point commun avec Casa: l'étalement urbain vertical.


Seuls les palmiers feront mériter son nom au quartier


lundi 18 octobre 2021

LA TRAITE EN MODE PENSÉE DÉCOLONISÉE: FAUT VOIR

Pour ceux qui ne le savaient pas, Nantes a son musée d'histoire. Il se trouve au château des Ducs de Bretagne. Jusqu'en juin 2022, une exposition sous titrée "Nantes dans la traite atlantique et l'esclavage colonial (1707-1830)" s'y tient. 

L'abîme, c'est son titre, fait référence à la notion de "gouffre atlantique", exprimée par le philosophe et poète martiniquais Édouard Glissant. Voilà pour la contribution noire au contenu.

Il faut avoir le cœur bien accroché pour ressortir des lieux sans une mine de smiley nauséeux. Je n'y emmènerai pas mon fils, à la fois afro-descendant et néo-Nantais, trop jeune pour aborder le doss'. 

Le traitement ludique (tableaux animés et commentés, cartes dynamiques), s'il sert à dédramatiser le propos tout en apportant chiffres et faits avec brio, se révèle moins pédagogue et poétique que les natures mortes (exemplaire du code noir, malle de boucaniers) auxquelles il faut consacrer un temps de lecture et de réflexion conséquent. Méfions-nous des vérités assénées par les écrans qui ne laissent que peu de place au penser (/panser).

Des visites guidées sont organisées le dimanche après-midi.

L'Homme est bel et bien un loup pour l'Homme, se dit-on, happé par la scénographie immersive signée Marc Vallet. Et les sauvages dans l'histoire ne sont pas ceux qu'on voudrait nous faire croire.

En passant par la salle où la Marie Séraphique, navire rempli de captifs africains avance, son image projetée au sol, au gré d'une bande-son certes réaliste mais malaisante, la tentative de décoloniser la pensée est morte-née: la figure du Noir victimaire (contre-balancée plus loin par une évocation de Toussaint Louverture) et cette mise en scène macabre laissent un arrière-goût amer. 

Krystel Gualdé, directrice du musée et commissaire de l'expo, explique que le terme "colonial" désigne ici autant la période historique qu'il remplace (sans l'annuler) le terme "négrier".

On n'en est plus à l'heure de présenter l'horreur, on ne la sait que trop et l'on souhaiterait aujourd'hui que soit explicité sans pathos ni air supérieur le système économique et politique international qu'était l'esclavage. 

En cela, les objets, dont on dit sous nos cieux qu'ils n'ont pas d'âme, font bien le job: visez un peu...

Une tabatière riant jaune

Les cauris sont les scories d'un marché de dupes: ces coquillages servaient de monnaie d'échange dans les comptoirs coloniaux.

Bol et cruche en faïence de Creil (circa 1800) arborant le slogan de la société britannique des amis des Noirs: "Ne suis-je pas homme et votre frère?".

La dernière salle de l'exposition au rez-de-chaussée s'adresse davantage au jeune public et pose des questionnements actuels avec des outils interactifs, comme ici autour de notre responsabilité en tant que consommateurs de produits issus de la traite: épices, café, sucre, chocolat, coton, indigo, cobalt etc.

Une riche bibliographie, à laquelle on aurait ajouté "La Pensée Blanche" de Lilian Thuram, attend les visiteurs.

1741-2021: 280 ans (environ 11 générations) séparent ces dates, la première étant marquée par le décès de 1466 hommes, femmes et enfants à bord de 27 navires esclavagistes nantais, pour cette seule année!

https://www.chateaunantes.fr/expositions/labime/

CLICHÉS AFRICAINS EXP(L)OSÉS HORS LES MURS

Dans le quartier du Port Boyer, l'association Vis ton Rêve a apposé aux murs bétonnés de la cité le fruit d'un voyage d'échange entre artistes d'ici et d'autres du Togo et du Bénin. 

Le résultat est une profusion de couleurs qui donne envie d'aller voir ailleurs (ou au moins de faire le déplacement jusqu'à gauche après le pont de la Tortière, à défaut de se rendre à Kébo-Dogbadji;). Il n'y a pas que la Gacilly dans la vie!




Les photos originales sont signées Alice Grégoire et Axel Vanlerberghe. On doit le caméléon graffé sur le cliché ci-dessus (garanti non retouché) à Sitou Matt, qui a redécoré tout le quartier nantais à base de pschitts multicolores: talents en barre.
 https://www.dailymotion.com/vtr-art


VOIR UN SCULPTEUR OEUVRER EN VRAI...

Avis aux curieux: jusqu'au 31 octobre, on a le loisir de voir officier un sculpteur en live, et c'est plutôt rare. 

Dans la jolie serre du château de la Gobinière à Orvault, Jean-Pierre Picheny expose ses moulages de corps féminins et creuse devant vos yeux ébahis la terre glaise d'après modèle vivant. L'homme est bavard sur sa pratique du volume: à l'écouter, on risque d'en apprendre de belles... 









dimanche 17 octobre 2021

ON A TESTÉ LE MORFAL, IDÉAL POUR LES GROSSES DALLES

Cette nouvelle « cantine du Sud » a ouvert cet été dans le centre. Autant le dire d'emblée, le verdict est aussi bon que la bouffe : portion archi copieuse d'une pita shawarma poulet pleine de saveurs méditerranéennes, de persil et autres herbes fraîches, zaatar en sus.

A 10€ la part, le taro est généreux, on a même dîné à deux (petits appétits) dessus. Le pain rond est mignon, quoique mollasson, dans le genre crêpe mille trous, et l'influence libanaise bien sentie : une crème riche (dommage qu'elle ne soit pas aillée d'ailleurs) vient ponctuer ce régal, à avaler à grandes bouchées sans avoir peur de se tacher, ni d'engraisser. On est street food ou on ne l'est pas, donc on mange avec les doigts bien gras et on se lèche les babines sans vergogne !

L'accompagnement choisi fut en phase avec cette soirée automnale frisquette : tranches de potimarron rôties acoquinées à une crème à l'huile d'olive et au poivre, très doux, peut-être trop, l'épice n'épiçant rien ici, aide juste à faire joli, c'est déjà ça. Mais quelle douceur, quel fondant, on dirait de l'amour en beurre. 

 


 

Bémol sur l'accueil, pas top enthousiaste de la part du tenancier de céans à la voix d'acteur, à qui il faut réclamer des serviettes en papier pour se cleaner la couenne et se livrer à une battle de regards pour qu'il délivre un sourire, même commercial.

Le bon point ? La playlist, arabo-électro qui réchauffe l'ambiance. Yallah, on reviendra tester le tabouleh maison, l'artichaut préparé « à la juive » (dans du yaourt citronné), le hoummous, et le dessert lacté façon mouhalabiah, mets piqués au pays du cèdre qui satisferont viandards et/ou végans, en espérant que le patron sera davantage ORIENTé SatCli, sinon maalich on prendra à emporter...

12, rue des vieilles douves (entre les marches du bon pasteur et la place royale).

https://www.instagram.com/morfal.nantes/

 

vendredi 15 octobre 2021

DES CANEVAS (MOR)TELLEMENT FUNKY !

  « Notre projet "Canevas fatal" a démarré en 2018 à mon initiative, j'ai très vite été rejoint par Marie Boiseau qui gère nos réseaux et nos photos. L'idée est de remettre au goût du jour le canevas en proposant des visuels réalisés par des illustrateur.ices actuel.les, dont la Nantaise Amélie Fléchais », explique Gauvain Manhattan, le patron du site marchand et de la boutique qui en vend (des patrons).


 

« Nous produisons toutes nos toiles en édition limitée afin de pouvoir collaborer avec un maximum d'artistes et de conférer à chaque canevas un côté précieux. Et tous nos produits sont fabriqués en France, excepté la toile vierge qui vient d'Allemagne. Nous avons tout récemment ouvert notre boutique à Nantes où nous proposons nos canevas ainsi que nos productions personnelles.
On y retrouve des prints, stickers, pins, dessins originaux de Marie et moi, et nous souhaiterions accueillir les créations d'autres artistes dans le futur ! ».

Pour les longues soirées d'hiver en célibataire, vous savez quoi faire... Toiles et fils de coton ne sont pas donnés mais l'art de combler le vide avec de la couleur vaut son pesant d'or, non?

La boutique Canevas Fatal est au 29, rue Babonneau quartier Chantenay (vers Duchaffault) et il s'y tiendra des ateliers prochainement.

www.sodavital.com

lundi 11 octobre 2021

LE HAMMAM DU LU: (PRESQUE) COMME LÀ-BAS, DIS!


Une première pour moi, ayant vécu au Maroc où j'ai dû me faire masser une bonne centaine de fois, l'idée de fréquenter le hammam du Lieu Unique ne m'avait jamais effleuré l'esprit.

Pour moi, un hammam, c'est soit une salle de bains (le mot en arabe), soit un endroit avec une salle chaude + quelqu'un pour vous prodiguer un gommage au jus de citron + un massage à l'huile d'argan à moins d'1€ la minute = sensation de bien-être vitale et inégalable, peaux mortes ayant pris la poudre d'escampette.

Donc ce spot à touristes et autres bobos ne m'attirait pas du tout. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et, membre d'une asso qui permet de faire fondre les prix de l'entrée (www.associationregartsnantes.org) moyennant une adhésion annuelle dérisoire, j'ai donc mis les pieds nus dans les claquettes anti-dérapantes du Hammam Zein Oriental Spa, un lundi d'octobre...

AIMÉ : l'ambiance, plutôt zen, musique chill en sourdine, rythmée par le « tam-tam » des trains qui passent au ralenti sur les rails de chemin de fer, dehors; la déco, bien accessoirisée avec des luminaires sympa rappelant le bled dans toute sa splendeur : abats-jour stylés assurant une luminosité tamisée, raccord avec le projet détente; le prêt des serviettes, peignoirs et claquettes, qui permet d'arriver léger ; les produits made in Casablanca de la marque Udah, qui font une peau d'une douceur rare, validés par Que Choisir pour la non utilisation de produits toxiques (https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/udah-huile-d-argan-a-la-rose-pi848799/)

 

PAS AIMÉ : les gouttelettes brûlantes qui vous tombent du plafond en vieux béton dans les mirettes quand on s'allonge dans la salle chaude ; la déco : rideaux moches pour séparer une grande pièce en deux, des matelas de repos au textile bordeaux douteux sur lesquels on hésite à s'allonger ; le prix prohibitif du « sabun bildi » (savon noir à base de pâte d'olives) sur place, en gros pot à 20 euros : amenez plutôt le vôtre, dégoté pour 10 fois moins cher au marché (Bellevue ou Petite Hollande) ; la mixité de certaines sessions, hérésie totale, déjà que le port du maillot de bain est obligatoire ! Et le tarif de l'entrée seule ne passe pas, pardon mais 25€ juste pour se frotter soi-même et se reposer sur un divan en sirotant un thé à la menthe tiède, je le fais très bien chez moi « fabor » (gratuit)!

https://nantes.zeinorientalspa.fr/

DES TALENTS D'ICI CREUSENT UN SILLON POUR LA BONNE CAUSE...

  Comme pour la 1ère édition de PARAGES x P(ART)AGES, le Secours populaire a souhaité valoriser l’accès à la culture sous de multiples form...