lundi 4 décembre 2017

F*CK LE BLACK FRIDAY!

Depuis quelques années déjà, j'ai opté pour le Buy Nothing Day, mais pas forcément aux alentours de la fin novembre: dès que possible, je ne consomme pas... Mais rassurez-vous, ça va!



Et ce n'est pas Lionel Astruc, auteur de la Traque Verte, qui me contredira.

Présent le 11 décembre prochain à 14h30 à l'Amphi Kernéis (fac de pharma) pour palabrer autour du sujet "reportage ou roman: comment témoigner?" en compagnie du journaliste Nicolas de la Casinière (Libé/La Lettre à Lulu), le journaliste-écrivain interviendra dans le cadre du nouveau festival littéraire Entre Chien et Loup (dont j'ai été membre du jury), dédié au rapport qu'entretiennent polar et écologie.

"Face à ce constat, envisageons le changement de paradigme en cours comme une opportunité, non seulement pour libérer ceux qui subissent la mondialisation dans ce qu'elle a de plus cruel, mais aussi pour nous affranchir nous-mêmes du cycle sans fin de frustrations-consommations, suscité et entretenu par la publicité. Une autre histoire s'écrit, portée par des citoyens de plus en plus nombreux qui ont décidé de ne plus attendre la prise de conscience des élites et construisent eux-mêmes un  nouveau système."



lundi 20 novembre 2017

AVEZ-VOUS LU BLAL ?

L'illustration de la couverture est un pastel de Miles Hyman, Salomé.

Myriam Blal est une trentenaire, Française d'origine tunisienne, musulmane, journaliste et jeune maman. Elle épouse en 2014 Maxime, un Nantais chrétien, mais leur union, pour qu'elle soit scellée, a dû parcourir un véritable chemin de croix. 

C'est pour partager cette expérience et aider ceux qui s'y préparent que la jeune femme a délivré en octobre dernier Le Baiser du Ramadan, 159 pages de témoignage personnel, mais également enquête-guide sur les aléas que vivent encore en 2017 les couples mixtes en France.

Si l'on entend souvent dire que l'amour rend aveugle ou bête, Myriam pense exactement le contraire : « D'une certaine manière, aimer rend intelligent », sert-elle en conclusion de son texte juste avant l'épilogue consacré à son fils, à qui elle dédie aussi ce livre : fruit de son amour. 

Et d'amour, qu'il soit parental, marital, filial ou divin, il en est question tout au long de l'ouvrage où Myriam se raconte, avec la tentation qu'a toute primo-parturiente de se résumer, se qualifier pour enfin se présenter à sa descendance dans toute sa vérité.

Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ?

Dans une première partie très touchante, l'auteure évoque son enfance, sa famille, sa double identité, ses errances, passant outre ses traumas (divorce des parents, déception du père qu'elle n'ait pas été un garçon, préadolescence scindée entre deux pays...), et les tabous liés à sa condition de fille d'immigrés musulmans dans une France elle aussi traumatisée se questionnant sur son rapport à l'islam.

Myriam se questionne tout autant sur son rapport à l'islam, conditionné en quelque sorte, mais s'octroie la liberté de déconstruire les fondamentaux (et non pas de les détruire, comme elle le précise).

Elle a l'audace d'avouer que, petite, elle a déjà goûté porc et alcool, et parfois menti, ou encore qu'elle ne fait pas nécessairement la prière ni le jeûne du ramadan...

Défier n'est pas renier

S'il est nécessaire, pour grandir, de « tuer le père », elle « tue la mère ». Ado, elle l'insultait secrètement, exultant pour exister, et l'écrit aujourd'hui noir sur blanc, courageuse. C'est que devenue mère à son tour, Myriam se voit adulte et assume de ne plus avoir à demander à ses parents qu'ils valident sa vie pour être heureuse. Son père n'est d'ailleurs pas venu à son mariage, n'ayant pas digéré que Maxime ne se soit pas converti.

En fait, dire les difficultés liées au mariage entre deux personnes de confessions différentes est prétexte à dénoncer la dimension sectaire des religions, à exprimer la souffrance qu'elle peut engendrer et surtout à vulgariser l'islam à l'attention de ceux qui n'y connaissent rien. En cela, ce livre est crucial.

Étayant ses arguments sur les dires d'un historien et d'un sociologue, ainsi que sur les témoignages d'autres couples mixtes et sur des sources pertinentes, tantôt dogmatiques comme le Coran, tantôt populaires comme les forums sur Internet, la seconde partie, plus didactique, repose sur un travail de recherche très fouillée et fort utile aux concernés.

Mais outre l'aspect outil du livre, le style de Myriam, incarnant ses valeurs, est fort de sa simplicité, drôle (« du Ricothé à la menthe »), sensible (le chapitre sur les vacances au bled, accumulation de phrases nominales tout en pudeur pour alléger la charge émotionnelle, est puissant), et surtout honnête (« hallal, comme la viande »). En explicitant tout en dédramatisant son sujet, elle désamorce les critiques et redonne son sens au bien malmené « vivre-ensemble ». Merci pour ça.


Le Baiser du Ramadan, Myriam Blal, 2017, Bayard éditions, 159 pages, 16,90€.


En écho...

« Et l'on peut ausculter
La cloison de mon cœur et son vieux papier peint
Rien ne répond à rien
Et je puis bien partir
Pour l'éternité avec un vieux sac de cuir
Comme en trimballent les bons curés et les saints
Les soirs de gel lorsqu'ils changent de patelin
Rien ne subsistera de moi dans votre Histoire
Pas même un invendu dans un kiosque de gare
Mais mon amour et moi nous avons notre histoire. »

René Guy Cadou (1920-1951), poète instituteur du pays nantais

mardi 7 novembre 2017

LE MUSÉE DU TEXTILE DE CHOLET DONNE MATIÈRE A RÉFLÉCHIR

Création textile "coeur au repos" Annette Messager
J'ai visité le Musée du textile & de la mode de Cholet. Une heure de TER, quinze minutes de bus et me voilà devant l'ancienne blanchisserie en brique et pierre, érigée en 1881, qui cessa son activité en 1941. Le guide, Jean-Luc Raynard, nous en apprend de belles sur cet endroit ouvert au public en 1995 (et qui, depuis 2015, consacre une partie de ses expos à la mode), dont... et c'est fou, mais le saviez-vous ?!
  • Les marques historiques dont la production est made in Cholet sont, entre autres, Newman, IKKS, Jean Bourget, Catimini et le Mouchoir de Cholet, marque déposée.
  • Les mouchoirs à carreaux rouge, rose et blanc sont encore fabriqués sur place et font partie d'un savoir-faire patrimonial local, le port de la pochette et l'utilisation du mouchoir textile étant pourtant devenus des habitudes aussi désuètes que la chanson dédiée : https://www.youtube.com/watch?v=aIos2_226u0
  • Les conditions de travail et de vie des 30.000 tisserands choletais qui officiaient encore au siècle dernier, font froid dans le dos: les chefs de famille aménageaient un métier à tisser dans la cave de leur maison, non chauffée, et passaient douze heures par jour à pédaler pour tisser et à peigner les fils produisant deux petits mètres de tissus, dans un environnement saturé d'humidité (pour que la toile soit plus souple) et de poussière de fibres, leur assurant tout juste pitance : ils avaient un jardin potager pour pallier les défaillances de production et envoyaient leurs enfants surveiller le séchage des linges étendus dans les champs la nuit ! Quelque 15.000 ouvriers avaient eux la chance de travailler en manufacture, 72 heures hebdomadaires, au blanchiment en cuves à respirer des effluves de chlore bouillant à longueur de journées. Une conférence consacrée au sujet est prévue le 18 novembre : museedutextiledecholet@gmail.com pour réserver une place, c'est gratuit.


  • La révolution industrielle à la fin du XIXème siècle commença essentiellement par le textile en Angleterre. C'est en hommage à cette référence que le bâtiment où se situent l'accueil et la boutique est une sorte de serre nommée le Crystal Palace, du nom d'un célèbre lieu londonien. Le Royaume-Uni, exploitant alors le coton indien, se l'importait pour le transformer et le revendre aux Indiens ! D'où la présence d'un rouet sur le drapeau d'Inde, symbole de l'émancipation populaire non violente et décroissante menée par Gandhi.


  • C'est Joseph-Marie Jacquard, du nom du fameux motif en losange ornant les pulls, qui aurait inventé l'ancêtre de l'ordinateur vers 1850 en automatisant la danse des navettes (bobines de fil des machines à tisser).
  • PulpSoft est un logiciel de visualisation de motifs, permettant de modifier virtuellement les imprimés et coloris d'un vêtement, à tester librement sur place, et dont l'effet est assez bluffant.

La scénographie fait la part belle à la technique, grâce à la présence de machines d'époque actionnées par un personnel expert et d'annotations autour des objets par lesquelles on apprend beaucoup, que ce soit en matière de vocabulaire vestimentaire (carder, ensouple, braie, laize...), de sociologie, de chimie ou d'histoire. 



La force esthétique de l'exposition réside dans l'architecture, l'aménagement des espaces et le jardin de plantes tinctoriales, laissant le visiteur friand de mode sur sa faim : la boutique, par exemple, n'est pas achalandée à la hauteur de la prétention des lieux, et l'on eut aimé admirer davantage de modèles de couture.

Pour vous faire votre propre idée, allez-y, c'est gratuit le samedi pour le grand public et tous les jours ouverts pour les scolaires, étudiants et profs !


vendredi 3 novembre 2017

COMME UN AIR DE CASABLANCA A MALAKOFF

Immeuble Liberté ou le "17ème étage" à Casablanca signé Morandi, 1951.

Le "nouveau" Malakoff à Nantes: wak wak!

mercredi 18 octobre 2017

lundi 11 septembre 2017

WAX MANIAQUES

Le week-end du 9 & 10 septembre dernier a vu la troisième édition du festival Wax Mania se tenir au sein de l'espace Cosmopolis. Ambiance chaleureuse, défilé de mode chatoyant, concerts sympathiques, vente de produits africains (bijoux, cosmétiques et tissus) et exposition du travail d'artistes comme Lady Bug, entre autres, ont permis de constater que décidément, à Nantes, il se passe toujours quelque chose d'intéressant, avec l'apport de ressources étrangères: eh bah oui ! 



Les créations étaient signées des marques Côté Afrique et Beauté du Pagne. 

 http://knel-ladybugg.com/portfolio/pochoirs-et-graffitis/


jeudi 7 septembre 2017

TERRANGA (SALON ZEN): OUI AVEC 2 R

Situé au 17 rue des Dervallières, côté Procé, un petit salon de beauté baptisé Terranga propose des soins de détente et de bien-être. C'est mon spot à massages: celui du dos d'une durée de 30 minutes est à 39 euros. Karine, la boss, est d'une douceur bienfaitrice dans ce monde de brutes. Elle y vend aussi des huiles d'une sensualité à se damner, le tout dans un cadre à la déco et à l'ambiance sonore et olfactive délicate. Réservation plus que conseillée.



Pour info, "teranga" signifie "hospitalité" en wolof mais ici le mot prend deux R, pour faire la relation avec la terre, dont nous sommes tous issus.


ALDI... FFERENT ALTOGETHER

Enfin, les habitants du quartier des Dervallières à l'Ouest de Nantes retrouvent un commerce de proximité avec l'ouverture mercredi 6 septembre dernier d'une enseigne Aldi, chaîne de supermarchés allemande, dont la spécificité est sa gamme de produits équitables.

On peut désormais faire rimer consommation avec bonne action.

En lieu et place du Lidl fermé il y a bientôt 3 ans, il n'y avait guère que le marché du mercredi et du samedi matin et les boutiquiers de la place éponyme pour satisfaire aux besoins des quelque milliers de foyers qui composent ce territoire.

La concurrence n'est pas inquiète, cependant, comme le prouve la présence dans les lieux de la tenancière de "Jojo Exotique", sûre que cette forme de grande distribution n'empiètera pas sur ses plates-bandes, toutes singulières...

Eh oui, le soleil brille pour tout le monde!


Pour les chanceux présents le soir de l'inauguration, il y avait la possibilité de rencontrer Madame le Maire de Nantes, Johanna Rolland, tout en savourant des petits fours, de rencontrer le personnel du magasin et de repartir avec un sac chargé de victuailles! (la photo est tirée de SantéPlusMag).


lundi 28 août 2017

LE MUSÉE D'ARTS... QUASI DÉSERT: DÉMONS & MERVEILLES


Coupons court au bullshit d'usage : tout le monde sait déjà que l'ex-musée des beaux arts a subi une rénovation majeure et rouvert après des années de travaux pour changer de forme, de fonds et d’appellation, en juin dernier. J'ai fait la nocturne du jeudi, c'est gratuit. Et la collec' vaut le coup d’œil, foi d'arpenteuse de galeries avertie. Suivez la guide.

19h00, jeudi 17 août 2017. Intérieur pluie sous l'installation rideau de fil de silicone de Susanna Fritscher, entre illusion d'optique et parcours labyrinthique, qui subjuguera les uns, laissant les autres froids, comme ce crépuscule estival. Dédicace posthume à Barbara, « il pleut sur Nantes », alors qu'un énième camion-bélier vient de foncer sur la foule dans une mégapole européenne : ça pleure sur Barcelone.

Rien de tel qu'un peu d'art pour apaiser les âmes meurtries. Premier bémol en ce qui me concerne : le froid est de mise, avec une clim' poussée au max, digne des jours de canicule et le sol en béton ciré associé aux tonalités neutres n'invitent pas à squatter les lieux. On se doute que tout est fait pour mettre en valeur les œuvres mais un accueil plus chaleureux ne nuirait pas à démocratiser l'espace muséal, encore par trop élitiste à mon goût (« Ma Cité va craquer » à force de dés-oeuvre-ment). Étonnament, il n'y a pas foule pour un soir de grandes vacances où il n'y avait pas grand chose d'autre à faire.

Tout à coup, un inconnu vous offre...
Peintures en tous genres, photographies, collages, sculptures, vidéos, c'est un vrai capharnaüm des arts qui s'offre au regard du quidam, et ce jusque sur la rue Gambetta,
puisqu'en vitrine d'une des salles principales, un personnage plus vrai que nature offert à la curiosité extérieure, « The flea Market Lady » de Duane Hanson, assise en train de lire, cherche à « plonger le spectateur au cœur de la société consumériste », selon la notice explicative apposée au bas (et dont la police de caractère est trop petite by the way, pensez « dé-mo-cra-ti-ser » : là, à deux alentour, on se gêne déjà).

Œuvre que ne goûte apparemment pas un va-nu-pied qui passait dehors, canette de bière à la main, et qui, s'arrêtant devant ce qui pour lui tenait sans doute plus de l'art comptant pour rien, décide de lui montrer sa b**e : donc, chez ces gens là Monsieur, on ne porte ni souliers ni slip ! La scène a eu lieu devant les yeux ébahis d'une touriste qui n'a pu sortir qu'un « No ! » incrédule à la vue de manières aussi indélicates : bienvenue à Nantes, baby ! C'était de la performance ou je ne m'y connais pas.

www.museedartsdenantes.fr 


mercredi 26 juillet 2017

V.A.N (MES VACANCES À NANTES) : MDR (NOT)

Je suis Nantaise. Cet été, je ne pars pas en vacances. Je reste dans ma ville. Revenue de loin depuis peu, j'ai besoin de m'y retrouver seule, en tête à tête avec celle qui m'a vue naître, où j'ai grandi, fait mes études, connu mes premières amours... Je me réapproprie Nantes. Direction la prison.

Suivre la ligne verte, très peu pour moi. Je préfère m'aventurer hors des sentiers battus. Bon, j'avoue, lorsque j'ai su que l'occasion m'était donnée par Pick Up Prod, pour la première fois de ma vie (et la dernière j'espère), d'entrer dans une prison, j'ai dit « banco, yallah, zy-va » !

Située au cœur du centre-ville, voisine du Radisson Blu (ancien palais de justice, à quand un hammam dans les égouts et une chambre d'hôtes dans le pigeonnier de la Contrie ?), l'ex-maison d'arrêt ouvre les portes de son greffe à qui veut y pénétrer...

Avant que l'édifice pénitentiaire ne se transforme en logement (social en partie), il fallait que je visite les lieux encore pleins de vibes viciées par des années de présence délinquante et répressive. D'autant que la bonne idée d'ouvrir un endroit d'habitude fermé par définition est le prétexte à exposer le travail graphique d'artistes urbains adroits et prompts à manier des bombes de couleurs.

Hop, explosion de pigments !

Et du carcéral au viscéral, il n'y a qu'un pas, comme le montre la fresque de Nosbé, faite d'un embrouillaminis d'entrailles rougeâtres dégoulinantes et oppressantes de sur-présence, aux protubérances aussi écœurantes que ridicules (dans un coin, un ours en peluche écarlate), dépeignant l'horreur de la condition de détenu dans toute son affreuseté promiscue.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne donne pas envie. Mais l'expo vaut le détour, si ce n'est le séjour.

« Entrez libre » jusqu'au 27 août 2017 place Aristide Briand


L'AFRIQUE C'EST CHIC



On le sait depuis longtemps, la tendance Africa Chic ne cesse de monter en puissance. C'est au tour de la Fondation Louis Vuitton de le démontrer avec Art Afrique, expo de talents plasticiens sud-africains, à « choufer » in situ avenue Gandhi à Paris jusqu'au 4 septembre 2017, ou bien en ligne :

UNE SAISON CULTURELLE QUI VAUT SON PESANT D'OR(VAULT)

Vous connaissez Orvault ? A y regarder de plus près, cette charmante petite ville de l'agglo se targue d'un Château de la Gobinière, qui, transformé en espace culturel, offre une programmation de très grande qualité. Jugez plutôt :
  • le 22 février 2018, on y jouera la pièce de théâtre Going Home, inspirée de l'histoire vraie de Michalak, jeune émigré africain adopté par une famille autrichienne et qui, confronté au racisme, cherche à tout prix à regagner l'Afrique !
  • En avril 2018, de la danse hip hop pointue (Marion Motin, la chorégraphe de Christine & the Queens, entre autres, sera visible à la Fleuriaye de Carquef'), mais il y aura aussi du graff, des ateliers de calligraphie, de broderie d'art, une expo d'art textile, du théâtre d'objets pour enfants et pas que... 



    Création de l'artiste textile nantaise Liza Metzinger, qui proposera un atelier de broderie en janvier 2018. Talent!

    C'est officiel, les Orvaltais sont dosés en culture, si si !

WALLAY: L'APPEL DU BLED

Autre film vu dernièrement en lien avec l'Afrique : Wallay. Un jeune métis de cité se fait envoyer au Burkina Faso par son père, suite à un trop plein de bêtises en tous genres (vol, recel etc).

Sur place, en mode vacances, le petit frondeur n'en mène plus large quand son cousin (l'acteur Ibrahim Koma, qui a pris de l'épaisseur depuis son rôle d'enfant dans la série Sous le Soleil) lui annonce qu'il est supposé rester jusqu'au remboursement de la dette à son oncle (qui lui a confisqué son passeport). Surtout lorsqu'il est question de circoncision, d'initiation dans le bois sacré et de gagner des francs CFA à la sueur de son front en trimant sur des pirogues...

Le jeune acteur, Makan Nathan Diarra joue bien la caï' et, comme tous les dialogues sonnent vrai et que les images sont pourvues d'une magnificence tout aussi naturelle, le film réussit à émouvoir avec force mais sans forcer le trait, d'où son attrait.

Outre la leçon de morale qu'il donne, comme quoi un stage au bled mettrait du plomb dans la caboche à pas mal de monde d'ici, Wallay est un très beau morceau de cinématographie d'aujourd'hui, qui met en avant la profondeur des rapports humains et familiaux, l'importance du respect des origines et la gestion du choc culturel.

Affiche du film Wallay, bon kif!

MOSSANE: AMBIANCE (MAUSSADE) DE LA BROUSSE


Juin 2017, Espace Cosmopolis, l'asso Casa Africa Nantes organisait « Être et Naître en Afrique ».
Au programme, une exposition d'objets divers, de textes variés et des conférences autour du thème de la parentalité et de la filiation dans les pays subsahariens. 

L'occasion d'y voir un grand film : MOSSANE de la réalisatrice sénégalaise Safi Faye. Datant des années 1990, il raconte l'histoire de Mossane, jeune villageoise si jolie qu'elle attire tous les hommes, condition peu enviable au regard du drame qui se noue finalement... 

Bénéficiant de la lumière extraordinaire de la région du tournage, le Sine Saloum et ses mangroves mystiques, d'un scénario dont la simplicité permet d'accéder à l'universalité, d'un jeu d'acteurs touchant, sans chichis mais crédible, le tout mettant en valeur les croyances locales en l'existence et l'influence des "pangols" (esprits), cette fiction est un régal de belles images, de musique agréable, d'une langue sérère qui chante, pique et claque ainsi que de manières charmantes. Pure poésie. 


Image extraite du film Mossane, copyright Le festival des femmes de Créteil.


www.casaafricanantes.org

CINE CULTE

En juin dernier, le Cinématographe, situé rue de Strasbourg à Nantes, a gratifié son public d'un cycle dédié à Jean Rouch, réalisateur français des années 1960 qui inventa le concept de « ciné-transe » ou documentaire ethnique. Si vous avez loupé la projection de Moi, un Noir, que Godard qualifia en son temps de «pavé dans la mare du cinéma français » carrément, visionnez quelques-uns de ces métrages via le fonds de la médiathèque ou des sites de VOD style Arte.tv. 

Affiche du film "Moi, un Noir", à voir.

lundi 24 juillet 2017

CAMÉES AMÉRINDIENS


Indiana 001 est une série d'une dizaine de portraits surannés de femmes amérindiennes, jouxtant des mini-poèmes d'auteurs canadiens, installation imaginée par Eric Perraud.

Les photos sont retouchées, modernisées, sublimées : ces camées mettent en exergue, par le biais du beau texte et de la belle imagerie, les relations ou l'absence de relations entre ethnies partageant un territoire mais pas la même culture, et dont tout est tu ici, opérant in fine un rapprochement implicite.

Les clichés sont tirés de photos originales signées d'un certain Edward Sheriff Curtis, ethnologue américain.

En admirer deux sur la palissade du square du Museum d'histoire naturelle et monter voir la collection à l'étage du musée, jusqu'en janvier 2018.

Émotion garantie, âmes sensibles ne pas s'abstenir... 


CULTURE DE CITE SANS CLICHES


Réenchanter le quotidien d'un quartier pop', humaniser un tant soit peu l'environnement bétonné d'une cité HLM, voilà la prouesse d'un collectif de trois jeunes photographes nantais à l’œuvre sous le nom de IRIS PICTURES (Googlez-les pour voir). Attention, vous risquez d'en prendre plein les mirettes !

Si mettre de la poésie au pied des tours et des barres semble être une mission impossible, changez d'avis et venez faire un tour au Breil où l'art fleurit littéralement sur les façades pour mieux ambiancer ses rues.

Pas d'embrouilles au Breil

Outre la qualité visuelle des clichés de cette exposition d'un genre nouveau, baptisée « Destination Breil », leur contenu social met une bonne claque aux a priori et permet de relativiser le sort des habitants de ce quartier de Nantes où il fait bon vivre, quoi qu'on en dise.

Ainsi, apprend-on qu'à Thiès au Sénégal, des femmes cultivent en ville leur parcelle pour parvenir à une auto-suffisance alimentaire et médicamenteuse... Que dans certains pays d'Asie, trier les déchets est un métier très bassement rémunéré (40 € par mois !) et que sous d'autres cieux, atteindre la trentaine quand on est membre d'un gang est un record de longévité...

Afrique, Amérique, Asie sont les destinations de ce mini-tour du monde statique, donné à voir pour mieux le comprendre, le monde, tout en enjolivant le Breil-Malville. Les habitants sont également conviés à participer à des ateliers de portraits cet été, dont l'exposition sera rendue publique en septembre prochain. Elle est pas belle la vi(ll)e ?...




LES PHOTOS DE LAMSA, ON AIME CA!

Spottées dans les vitrines des Nouvelles Galeries du quartier Decré en juin dernier, dans le cadre de l'évènement « Africa Now » initié par les Galeries Lafayette Haussmann, les mises en scène imagées et imaginées par une Suissesse d'origine guinéenne, Namsa Leuba, remettent de l'art (et de la couleur) dans la photographie de mode, merci pour ça !

A leur vue, on a envie de se secouer sur des airs de « Mamaçay mamaça mamakouça » et de se saper comme jamais : mission merchandising accomplie... Chapeau l'artiste !

www.namsaleuba.com



DES TALENTS D'ICI CREUSENT UN SILLON POUR LA BONNE CAUSE...

  Comme pour la 1ère édition de PARAGES x P(ART)AGES, le Secours populaire a souhaité valoriser l’accès à la culture sous de multiples form...