« Est-ce que c'est là que je dois être ? »
s'interroge d'emblée l'acteur Dorcy Rugamba à travers un texte puissant dans sa simplicité, du metteur
en scène Vincent Hennebicq, qui espère avoir signé un « biopic à la
première personne, sans distanciation théâtrale ».
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L'Odyssée, salle de spectacle orvaltaise, jeudi 22 février,
20h30. La compagnie du théâtre national de Bruxelles a fait venir Going Home,
pièce de spectacle bel et bien vivant, inspirée de l'histoire vraie de Michalak
Holzinger, Éthiopien adopté par des Autrichiens, et qui, ne parvenant pas à se
faire à sa vie européenne, décide de migrer vers l'Afrique, après avoir glissé
dans le banditisme.
Hors-la-loi ici, Interpol le fait ramener de là-bas pour
purger sa peine. De 1999 à 2013, l'homme aura connu toute l'absurdité de la
condition d'Homme : « peu importe les kilomètres, la vie est quand
même bien pourrie. »
C'est l'histoire d'un mec...
La scène est ensablée. Un piano, une batterie, une guitare,
un violon. En arrière-plan, un rideau de franges devant un écran vidéo géant où
sont projetées des images muettes et magnifiques de la vie quotidienne en
Éthiopie.
« Addis Abeba, ça sentait l'eucalyptus, le gaz d'échappement et l'encens. »
« Addis Abeba, ça sentait l'eucalyptus, le gaz d'échappement et l'encens. »
Entre deux phases du récit haletant de cette descente aux
enfers, Vincent Cahay et François Sauveur, musiciens-acteurs, donnent à voir et
à entendre de l'art à l'état pur. Le son vous fait vibrer de l'intérieur, illustrant la
force de l'injustice, de la malchance et du désespoir de jamais trouver sa
place dans une société donnée.
L'alchimie du trio fonctionne en ce qu'elle parvient à faire jaillir une certaine poésie dans la lose.
Malgré un happy end en pied-de-nez au mauvais sort, on ne
ressort pas indemne de ce « retour à la maison », mais la gorge
serrée et l'envie d'agir, en tous cas l'âme « fort » nourrie, comme
disent les Belges.
Trailer:
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