mardi 29 septembre 2020

MES SPOTS RÉEMPLOI

Sur l'air d'un inventaire, non pas à la Prévert, mais à la Vian (https://www.youtube.com/watch?v=drcmUIabY7I), bienvenue dans les boutiques du réemploi de l'ouest nantais. 

 Besoin d'un casque à vélo pour le petit ? 2€. Et le vélo qui va avec : ça fera 10. Et avec ceci ? Un mini rocking-chair en rotin ? 15€. Un plaid en pilou : 3€. Une lampe esprit ethnique : 5 € Un grille-pain moche mais en état de marche : 4€ Un caddie à roulettes pour les courses (ugly aussi mais qui fait le job) : 5€. Des livres classiques à 1€ pièce. De la tenture murale pour habiller son chez soi différemment de chez Ikéa : 0,50€ le coupon. Des solaires stylées (pas forcément anti-UV mais super en cache-cernes) : 2€. Et aussi des jeux de société, de la vaisselle, des CDs et autres bijoux fantaisie... 

La Boîte à Récup : 60, av. Courteline, quartier Beauséjour et 42, bd Jean XXIII. https://laboitearecup.fr/

TU NE LE PORTES PLUS ? DONNE-LE ! 

Pour se saper sans se ruiner et léguer son stock de fringues dormantes (soit les 2/3), voilà où se rendre les mercredis et vendredis matins, au risque de dégoter... Un foulard imitation soie Rodier : 0,50€, un pull à manche ¾ bleu nuit Zara pour 2€, deux slims en jean (un noir, un délavé) à 2€ chacun, une robe porte-feuille à pois noir & blanc indémodable, une jupe midi à motifs vintage, une jupe-culotte René Derhy oversize, un chauffe-épaules noir ajouré Alain Manoukian, et des collants, maillots de bain, un pull imprimé léopard zippé dans le dos H&M, un jogging coupe marinier blanc (dément) Sonia Rykiel svp, pour 3 francs six sous, comme disait ma grand-mère. Et puis des jouets, vases, rideaux, éléments de déco (un miroir de la collection en cours Maisons du Monde, 99,99€ en magasin, 16€ ici!!!)... Matérialiste, moi ? 

La Boutique de l'ABD : 40, bd Jean Ingres à Nantes. 

https://www.rebelote.co/NANTES/latelier-bricolage-des-dervallieres/produits

Et comble de joie d'ex-fashionista (on se refait pas), dénichés dans des bourses d'échange de fringues, au Breil, un manteau-boule rose shocking Pierre Cardin (si si) et aux Dervallières, une robe en lainage vert émeraude à la coupe intemporelle, Nina Ricci, GRATOS ! 

Et remember la règle d'or, si quelque chose entre, quelque chose sort.

mardi 15 septembre 2020

JOURNÉES DU MATRIMOINE : HOMMAGE À ARMANDINE LA MARAICHINE

Armandine Gandemer est la dernière personne ayant vécu dans une bourrine, ces maisonnettes à toit de roseau que l'on trouve sur le cordon dunaire situé en bordure des marais salants vendéens. Il n'en reste aujourd'hui qu'une centaine et celle du Bois Juquaud, à Saint-Hilaire-de-Riez, est devenue un musée, à visiter gratuitement durant le week-end des journées du Matrimoine, puis jusqu'au 30 septembre.

Rendez-vous compte : des générations de familles (grands parents/parents et enfants) y ont habité ensemble, réparties dans deux pièces de plain-pied, sans eau courante ni électricité, jusque dans les années 1960. Un garde-manger extérieur, un âtre à l'intérieur pour se chauffer et cuire le pain, quelques cochons et poules à revendre au marché (seule sortie hebdomadaire en dehors de la messe dominicale), des ânes pour le transport, un potager, et la vie devait s'écouler, douce comme l'eau du fleuve éponyme (la Vie), ou celle de la nappe phréatique au fond du jardin.

Armandine Gandemer, mourut vieille fille à 82 ans, en ayant bu cette eau toute sa vie. 

Un guide informe qu'à son époque, il n'y avait pas beaucoup d'arbres pour se protéger du vent frais venant de la mer, ni beaucoup de pierres pour la construction. On récoltait la résine de pins pour fabriquer des bougies pour s'éclairer et l'on conservait les affaires délicates dans des paniers en bois de châtaigniers, bois qui secrète un répulsif anti-araignées. On mangeait des graines de millet, de la semoule de blé ou de maïs, on consommait des œufs, des soupes et du fromage mais la viande était vendue, trop chère pour les occupants des bourrines, réputés indigents... On filait sa laine pour s'en vêtir, on n'allait peu voire pas à l'école, on ne voyageait quasiment pas, si ce n'est pour aller au pèlerinage à Lourdes. Quant aux divertissements, c'était essentiellement des jeux de société et des pastourelles, ces bals populaires que le peintre du coin Henry Simon (1910-1987) illustra en quelques fresques, rachetées par la ville et exposées près de l'office du tourisme.

[A noter, les yeux des personnages rappellent la forme des boîtes de cheminée que l'on trouve dans les bourrines, sortes de trous d'aération.] 

Les murs des bourrines étaient conçus avec un mélange de terre de la lande et de roseaux. En haut des toits, des cactus produisant fleurs et figues de barbarie au printemps devaient adoucir la vie dure de ces gens qui laisse rêveur : zéro déchets ni ondes autres que maritimes, aucun stress outre celui lié à la rudesse d'un existence régie par la nature.  

https://www.sainthilairederiez.fr/la-bourrine-du-bois-juquaud/

lundi 7 septembre 2020

CHEZ TOI OU CHEZ MOIA?

Ouvert le 17 août dernier, le restaurant Moia est une extension du Mas des Oliviers à Saint-Herblain. Côté cuisine, mention spéciale au poke bowl à la fraîcheur outrancière : du saumon délicatement alangui sur un lit de quinoa croquant parfumé à l'anis, avec, de-ci, de-là des éclats de noix de cajou bienvenues, des fèves bien vertes : « pfffooooaaaaaahhhh !!! », me fait éructer de « joia » la première bouchée explosant en bouche de ce petit mets sympathique, servi dans une vaisselle magnifique, en écho au cri du gorille bleu trônant dans le jardin. Car c'est là tout (l'autre) intérêt de l'endroit, joli de partout, jusque dans les lieux d'aisance : une fontaine, un poulailler, une balancelle, un terrain de pétanque, une bibliothèque, un baby-foot, des néons arty et autres artefacts du monde composent un décorum chargé mais subtil. Et puis au Moia, au pied du Zénith et au faîte de l'expérience hédoniste, il y a moyen d'être tranquille en privatisant ce cadre à tomber, qui pour un anni, qui juste pour le fun... Que demande le peuple ? Eh bien ça ! https://www.lemoia.fr/

ON EN CONNAÎT TOUS UN...

Le grand con est le premier roman de Tony Gallau, qui se fait nommer ainsi affectueusement par son entourage proche. L'auteur, un quadra' angevin à la culture de cité chevillée au cœur, livre un texte lyrico-trash, voire porn'. L'histoire d'un pauvre/brave type sorti du prolétariat au mérite mais que son milieu de base finit par rattraper... C'est bien vu, parvenant à faire éclore du beau avec du minable, et ça sonne authentique. Extrait :
« Mais les premiers mots m'ont surpris, ils ont jailli d'eux-mêmes, les uns derrière les autres, comme une source inattendue […] Ils lui déballaient ma vie tout à trac : ma première vie, mon enfance de cas social, les trois quarts de la cité défoncés à 11 heures du mat, les baises adultères dans les caves, dont tout le monde aurait vent et qui donneraient lieu à des réglements de comptes, les coups de poignards pour un mot plus haut que l'autre, les effractions dans les résidences pavillonnaires pour prendre tout ce que les gens comme elle possédaient et que nous n'aurions jamais, les bastons rangées entre cités avec leurs rimbambelles de chairs ouvertes au soleil, de dents qu'on cherche dans l'herbe, les saouleries encore et la furieuse envie de baiser ou de verser le sang pour exulter à défaut d'exister. Et, quand les heures sont trop lourdes dans la traitresse intimité des HLM, fleurit la cruauté familière, ordinaire, à peine cachée. La cruauté comme mode de vie. Il faut bien que quelqu'un paie, comme nous avons payé, pour nous avoir oubliés là, à l'écart de tout. Lorsqu'on a bu la dernière bouteille et craché sa semence une ultime fois ; quand la télé n'assomme plus les heures pesantes ; quand l'absence de tout écrase chaque seconde, il faut que quelqu'un paie pour notre perdition et ce sont les faibles qui trinquent. Les femmes et les enfants d'abord. »
Le Grand Con de Tony Gallau, éditions JDH, 2020, 302 pages, 19€.

DES TALENTS D'ICI CREUSENT UN SILLON POUR LA BONNE CAUSE...

  Comme pour la 1ère édition de PARAGES x P(ART)AGES, le Secours populaire a souhaité valoriser l’accès à la culture sous de multiples form...