Lundi 21 décembre dernier, un container à destination de Nouakchott, en Mauritanie, et ses environs, est parti du Breil, après s'être fait remplir à ras bord, grâce à la participation de jeunes Breillois, motivés par Abder Ba, animateur à la maison de quartier. Au cul du camion, il y avait du matériel médical, scolaire, sportif et ludique, à l'attention des villageois de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
jeudi 31 décembre 2020
QUAND LES TATAS SE FÉDÈRENT CONTRE LA MISÈRE
Avec son association Flam'Africa, Alassane Guissé, accessoirement élu de quartier et 25è adjoint à la maire, en charge de la coopération décentralisée, organise la première édition de la Marmite du Cœur. Pour le dernier dîner de cette satanée année, des cuisinières africaines se sont liguées pour préparer des centaines de repas à des familles monoparentales précaires et des personnes vivant en squat ou à la rue, recensées en amont. Jeudi 31 décembre, une cinquantaine de familles au Breil, une centaine aux Dervallières, d'autres à Bellevue ou Malakoff et jusqu'à Thouaré et St Séb, se verront offrir un yassa ou un mafé concocté par ces marraines solidaires : Tata Maguette Sylla, Lisa Gueye, Aida Seck ou encore Mariama Baldé, restauratrices de l'agglo nantaise. Qu'est-ce qu'on dit ? Merci aux tatas (et aux tontons qui livrent) !
lundi 28 décembre 2020
MORNE EFFERVESCENCE SUR PLAISANCE
C'est un
quartier qui a vécu. Moi aussi, de 1973 à 1979*. Plaisance est en
passe de renaître : situé à Orvault, à l'orée de Nantes,
c'est un quartier dit « prioritaire de la politique de la
ville » qui amorce aujourd'hui sa mue. N'en déplaise à
certains « Plaisanciers » qui font la moue. Topo(logie).
Photo d'archives procurée par la Mairie d'Orvault. |
Un vendredi midi de novembre 2020, semi-reconfinés, il n'y a forcément pas foule dans l'allée de 500 mètres qui relie la tour, ce monstre de béton, le Trieux, au centre commercial bordant la cité et débordant sur un arrêt de tramway. « Trieux » est un mot wallon, issu du moyen néerlandais signifiant « jachère, friche ». Le terme aurait évolué pour désigner une prairie, située au centre du village et prenant diverses formes, rectangle ou triangle. Un étang y était souvent présent. C'était aussi le lieu où se tenaient les foires, kermesses et autre fêtes, en dit Wikipedia. C'est aussi le nom d'une rivière bretonne qui aurait pu léguer le sien à cet ensemble, plus logique puisque des rues alentour portent des noms de fleuves.
Ici, c'est Plaisance, 2500 habitants, dont une partie a été relogée ces deux dernières années. Un calme provincial y règne, les espaces verts sont bien entretenus, pas un papier à terre, pas une carcasse de scooter en vue. La ligne d'horizon est basse, si l'on fait fi de l'immense barre qui en barre la vue.
On ne croise ce matin-là que trois personnes de l'heure : un quidam parti se ravitailler en jaja à l'Aldi du coin, accompagné de son chien ; une jeune mère et son gosse, elle canette de boisson énergétique dans une main, cigarette dans l'autre, jupe longue sur leggins et combo claquettes (en moumoute)/chaussettes (de sport) ; un jeune capuché faisant le guet sous un arbre, l'endroit en est plein, de conifères et autres saules.
Pris en
sandwich entre l'affreuse et industrieuse route de Vannes et une coulée verte menant
aux jolis parcs de la Gobinière et de la Gaudinière, Plaisance fut
érigé en 1964 pour loger des familles de la classe laborieuse. Le
Trieux comprenait 108 appartements répartis sur 11 étages, pour une
surface de plancher de 1095 m2. Aujourd'hui, on démonte la bête,
amiantée jusqu'aux os.
Du 9 décembre 2020 au 8 janvier 2021, le bâtiment, propriété du bailleur social Atlantique Habitations, est démoli. Pour marquer l'événement, la mairie d'Orvault organisait une déambulation animée par deux échassiers à l'accoutrement style carnaval de Venise, et une fanfare, les Bouyaka Horns, dont le son fait penser à celui de la Nouvelle Orléans. C'était vendredi 18 décembre. Entre chien et loup, le Trieux déjà à moitié grignoté, impression fin du monde accentuée par la grisaille automnale et une année pas banale, le jazz band s'est mis en branle pour ambiancer les allées de la cité : élus et médiateurs de quartier ont vu des Plaisanciers à leurs fenêtres, applaudissant l'initiative, tous sourires.
En 2005, le plan urbanisme de Nantes Métropole avait tenté d'améliorer le cadre de vie, en plantant sur l'immense terrain en bas des tours, cages à buts, city-stade, terrain de pétanque, barbecues et tables de pic-nic, une aire de jeux pour enfants, au beau milieu d'une pelouse qui ferait verdir d'envie bien des citadins. Et, cet été, pour célébrer le renouveau de Plaisance, des animations avec des artistes graffeurs avaient été organisées par la mairie.
Un parallèle avec le Breil, en éveil
Claire Beauparlant, sociologue urbaine de l'agence 53 TER, auteure de la synthèse sur la concertation citoyenne menée en 2019 avec les habitants du Breil (autre QPV de l'agglo nantaise), autour de la refonte du quartier, devenue une urgence après les dégâts causés par les émeutes de 2018, se demande : « Comment (re)faire avec l’existant ? Où construire, où ne pas construire ? Comment améliorer la visibilité et l’accessibilité aux services de proximité ? Ce travail se poursuit et l’équipe d’étude élabore actuellement des scénarios en s’appuyant sur ce travail fait avec vous, sur son expertise, ainsi que sur les orientations données par la Ville et la Métropole.» Le cahier d'étude Cœur du Breil est consultable via le lien suivant : https://dialoguecitoyen.metropole.nantes.fr/media/default/0001/01/7b820a2744bb6543a8fcf771d0e16813dce44dae.pdf
En tant qu'experte, elle juge que "la tour n'est pas toujours infernale, cela dépend de la typologie de sa population". En clair, Claire trouve que la promiscuité n'est pas nécessairement source de conflit, que ce qui l'est, c'est la juxtaposition de situations problématiques liées à la précarité, les toxicomanies, la violence, la délinquance, le manque d'éducation à la parentalité, à l'écologie...
Au Vietnam ou aux Emirats arabes, des tours vertigineuses s'érigent toujours plus denses en population, sans qu'on n'entende parler d'émeutes en ground zero... Le secret du "bon vivre ensemble" résidant probablement dans une isolation phonique performante.
Que demande le peuple ?
Ce qu'il faut retenir des desiderata des premiers concernés, que ce soit au Breil ou à Plaisance, ce sont des envies de désenclavement (« ouvrir le quartier sur la métropole »); de davantage de mixité sociale avec l'incorporation des seniors, toujours plus nombreux (les dernières prédictions démographiques de l'Insee, datant de 2018, établissent que d'ici 2050, plus d'un quart des habitants des Pays de la Loire seront âgés d'au moins 65 ans); de potagers collectifs et autres composteurs publics; un nouveau parc, voire un skate park et des pistes cyclables; la création de lieux générateurs de liens comme des espaces de convivialité tel un café-théâtre ou un bar, une salle de sport; une salle de gaming; un petit marché, un restaurant ou un food truck?
Et puis, une envie d'ouvrir le quartier aux gens de l'extérieur sous la forme d'un festival; au Breil, on réclame une mosquée, du moins une salle de prière puisque les locaux un temps envisagés pour abriter le lieu de culte sont voués à la démolition (www.mosqueedubreil.fr/).
En attendant de voir quelques-unes de ces idées concrétisées, on projette de reconstruire, sur les ruines du Trieux, de nouveaux immeubles, mais étalés à l'horizontale, car il faut bien loger une population croissante. Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, rappelait début décembre 2020 dans l'émission Grand Angle sur Télénantes, que « l'objectif est de 6000 logements par an, 2000 en habitat social. ».
Un nouveau centre socioculturel pour accueillir les jeunes, une maison pour seniors, une crèche et une ressourcerie relogée sont attendus sur place dans les 3 ans à venir.
Dans la veine de ce que le philosophe et prof d'urbanisme, Thierry Paquot, nomme « désastres urbains », le PGB, ou projet de rénovation du Grand Bellevue (plus grand QPV de l'agglo avec 19 000 habitants) prévoit, quant à lui, de détruire 525 logements sociaux pour en reconstruire un millier, privés, d'ici à 2030.
Un ressenti oscillant entre nostalgie et envie d'ailleurs
Les derniers occupants du Trieux en seraient partis début 2019, si les souvenirs de Geneviève L. sont bons. Celle que les enfants de la cité appellent encore « Mamie », rapport à son ancienne fonction de dame de cantine à l'école de la Ferrière, y habite depuis 2013. Elle fait partie de l'UHP, l'Union des Habitants de Plaisance. Union qui n'a plus de président et dont Geneviève ne saurait dire combien elle compte d'adhérents. Elle assure la permanence bénévole d'accueil d'une ressourcerie-signe des temps : logé à titre gracieux dans le garage en sous-sol de l'ancienne antenne du bailleur social Atlantique Habitations, l'endroit est un triste capharnaüm dédié à la précarité. On y trouve un distributeur de protections périodiques, et puis de tout et n'importe quoi. Pour 5 euros l'an, les familles peuvent s'y servir à volonté en vêtements, livres, vaisselle, jouets, mobilier...
Quelques kilos en trop, quelques chicos en mois, Geneviève bougonne et ne veut pas être photographiée. Elle veille ce jour-là sur le fils d'une voisine, un ado qui « a pété un câble hier au collège ». Elle appelle sa collègue : « P'tite mère, on a ce frigo, j'ai pensé qu'on le mettrait de côté pour untel ? ». L'autre caractère de ce binôme picaresque, c'est Claudette C., 78 ans dont 42 à Plaisance, qu'elle définit, sans y voir de jeu de mots, de « plaisant ». « Mais c'était mieux avant », détaille-t-elle : « c'est pas question d'être raciste mais à partir du moment où les Maghrébins sont arrivés, ça a été le bazar », est-elle persuadée. Les Maghrébins étaient pourtant déjà là, même « avant ». Et d'enchaîner sur les Africains, « qui ne vivent pas comme nous, c'est sûr », et dont il paraît que deux familles louant des appartements sur le même palier auraient enlevé les portes entre les deux, rendant la vie impossible à leurs voisins de cage. Puis vient le tour des Roumains, résidant « en masse » au Lay, ensemble de petits collectifs à 4 étages posé de l'autre côté de la rue : eux « marient leurs filles à 14 ans, et ça, ça me choque », se répand l'assistante maternelle retraitée, squeezée à la base sur ses impressions liées au changement. On se mariait au même âge dans les campagnes françaises il n'y a pas si longtemps. Leurs opinions, si elles n'engagent qu'elles, reflètent une propension à la complainte, elle bien française. « S'ils veulent récupérer les lieux, qu'ils le fassent donc, moi je laisse tout et je m'en vais, j'ai d'autres choses à faire », s'emporte l'une d'elles, approuvée par l'autre. « De toute façon, un jour je partirai habiter à la campagne... », se prend à rêver Claudette. Reste que ces personnages donnent de leur temps et de leur énergie à leur communauté sans compter, solidaires de galère.
L'avenir de la ressourcerie est incertain, le local étant voué à la démolition dans les 18 mois, renseigne Lionel Audion, adjoint au maire délégué à la politique de la ville, qui parle d'une relocalisation dans le Plaisance nouveau. En attendant, la Mairie a déjà investi l'étage au-dessus de la ressourcerie pour y loger la Passerelle, service de médiation municipale, signe que l'institution va vers les « cas soç' », euh pardon les habitants. L' « aller vers » est un concept d'éducation populaire que les travailleurs sociaux se targuent d'appliquer aux quartiers laids (par opposition aux beaux quartiers) et qui est explicité ici : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_de_cadrage_aller_vers.pdf
*Note De La Rédactrice
L'accouchement de ma mère aurait été déclenché par une panne d'ascenseur, un vendredi 13, si l'on en croit la légende familiale. Elle avait dû monter 11 étages à pieds. Cette adresse du 3, allée du Trieux fait affleurer mes tout premiers souvenirs : les repas pris dans la cuisine avec vue sur le ciel ; mon père faisant mine de me lâcher, à la Michael Jackson, par dessus le balcon, pour rire... La voix de George Benson résonnant dans tout l'appart' tapissé de grosses fleurs orange et marron ; la Renault 12 noire paternelle trônant sur le parking en bas et, moi, descendant les 5 étages qui me séparaient de ma nounou les matins où ma mère partait travailler au Codec à l'époque. En chemise de nuit et chaussons, je tenais mon bol de Poulain dans l'ascenseur, Tatate n'avait plus qu'à le remplir de lait chaud...
J'arbore encore une cicatrice au menton, stigmate d'une dégringolade à vélo dans la pente reliant les lieux au centre commercial, où, chez le boucher, je n'avais droit à une sucette qu'à condition de ne pas en réclamer : 'on ne réclame pas', disait Tatate, octogénaire aujourd'hui, et dont le mari, André Monnier conduisait une Ami8... Le pauvre homme est décédé dans les années 1980 d'un cancer des poumons. Il n'avait jamais fumé.
Ma mère, sur le balcon du 11ème étage au 3, allée du Trieux à Orvault, circa 1977.
Pour la kermesse à la fin du CP à la Ferrière, on nous avait grimés en Noirs, et personne n'aurait pensé s'en offusquer. On trouvait bien des 'têtes de nègres' à la boulangerie, en confiserie réglissée ou en pâtisseries qu'on a renommées 'boules choco' depuis. Autres temps, autres moeurs, dit-on. Plus tard, sans même que ce soit un projet, je vivrai dans un pays arabo-musulman d'Afrique et y donnerai la vie. A la ressourcerie de Plaisance, fin 2020, j'ai laissé un sac rempli de jouets avec « Casa » écrit dessus. Mektoub.
Et après ?
Maître Michèle Raunet, notaire, témoigne dans la revue Trajectoires, publiée en décembre 2020 par l'Observatoire du Logement de la Métropole Atlantique (Oloma) : « On ne peut plus se permettre d'avoir des bâtiments qui, une fois obsolètes, ne peuvent être transformés autrement qu'en étant démolis. L'impact environnemental est trop fort. L'évolution du monde nous oblige à repenser notre façon de construire. » L'ouvrage nous apprend enfin que les Pays de la Loire devraient abriter, d'ici 2050, selon l'Insee, 4,6 millions d'habitants, et ce, sans compter d'éventuelles arrivées massives de populations fuyant leur pays d'origine pour des raisons politiques ou climatiques...
Nantes Métropole prépare un projet intégrant la collaboration « des collectivités et du bailleur social qui ont défini un programme de réhabilitation, démolition et construction de logements permettant de diversifier le parc actuel, avec la création d’appartements dédiés aux personnes âgées et aux jeunes actifs, des logements en accession abordable et d’autres à prix libre ». Le tout s'appuyant sur une concertation citoyenne préalable, tenue en 2019, et « facilitée » par l'agence Passagers des Villes. Le diagnostic et les perspectives ont été rendus sous forme de dessins dédramatisant les enjeux et les tensions qu'ils suscitent, mais qui ont le mérite d'atténuer la complexité liée au consensus recherché.
Avec la disparition du Trieux, une
page se tourne, marquant la fin d'une histoire, le début d'une
autre, différente, plus belle... Pourvu que le 21ème soit réellement porteur de changement de paradigme pour que de telles
aberrations architecturales et sociologiques ne se reproduisent plus.
https://metropole.nantes.fr/actualites/2019/logement-urbanisme/plaisance-nouveau
samedi 19 décembre 2020
UNE BOUTIQUE AFRICO-CHIC (ÉPHÉMÈRE) À TALENSAC
Vous avez jusqu'au 30 janvier 2021 pour dégoter robes, jupes-pagnes réversibles, tops en satin gansés de wax, snoods, bijoux fantaisie, sacs, accessoires capillaires, objets de déco (housses de coussins, housses à abat-jour, bibelots, dont beaucoup sont made in Senegal) chez Art Win & Fire, au 2, rue de Talensac. 3, 2, 1, prêt, shoppez!
LA LETTRE À LULU A 25 ANS (ET TOUJOURS LA DENT DURE)!
Un quart de siècle que cet irrégulomadaire irrévérencieux nous permet de nous esclaffer sur l'actu locale, et par les temps qui courent (crise de la presse + crise du Corona), ce n'est pas rien! Bon anni l'amie!
ET SI ON SHOPPAIT DES CHAMPI DANS UNE CHAPELLE?
C'est à la Chapelle du Martray, dans une ruelle perpendiculaire à la rue Jean Jaurès, entre Viarme et Talensac, que l'on peut se procurer des shitakés made in Nantes. On n'arrête pas le progrès ma parole!
mardi 24 novembre 2020
TRIPONS UN PEU...
Avant de partir en lice pour le Vendée Globe (tour du monde à la voile, en solitaire sans assistance) le 8 novembre dernier, Armel Tripon, le skipper nantais, avait animé des sessions de sensibilisation aux joies des sports nautiques dans des écoles de quartiers dits prioritaires, comme Alain Fournier à Bellevue et Chézine aux Dervallières.
Lundi, tout en franchissant l'Equateur, le sportif a publié une vidéo de remerciements après avoir reçu des dessins et des mots d'encouragement des enfants.
« Bonjour à tous, bienvenue à bord de l’Occitane en Provence, je voulais commencer par saluer tous les écoliers des écoles Alain Fournier, Dervallières Chézine, La Mutualité, Les Batignolles et la Bottière qui m’ont envoyé des dessins, des mots d’encouragement et qui s’émerveillent de cette course, continuez à rêver ! Continuez à vous émerveiller devant cette belle planète ! ».
Touché. Pas coulé.
Et merci à lui de nous faire oublier un temps que sur Terre, c'est la mer(de) à boire...
jeudi 5 novembre 2020
vendredi 30 octobre 2020
QUAND L'ART CONTEMPORAIN NE COMPTE PAS POUR RIEN
Une nouvelle galerie d'art contemporain a ouvert jeudi 29 octobre, veille du reconfinement. Aussitôt inaugurée, aussitôt refermée, elle permet à 4 jeunes artistes émergents d'exposer leur vision du monde et leur talent.
En attendant de pouvoir flâner dans les lieux, la vitrine donne à voir 3 oeuvres à contempler depuis l'extérieur si vous avez la chance de résider dans le périmètre du kilomètre autorisé.
Sinon, une visite à 360° est en préparation sur www.haosgalerie.com
"Falling landscape" by Lou Ros, acrylique, pastel et spray sur toile, 2020 |
"Sans gêne sur la baie des anges" par Leny Gaud, céramique et pompe à eau, 2020. |
jeudi 29 octobre 2020
DEUX EXPOS PHOTO À APPRÉCIER EN LIGNE (OU COMMENT OPTIMISER SON RECONFINEMENT)
A l'heure où ces lignes s'écrivent, à la veille du (premier?!) reconfinement, félicitons ceux qui ont profité, de juin à aujourd'hui, des joies d'une liberté retrouvée et bénie pour nourrir leur âme en galeries : voici deux extraits d'expositions d'art visuel à voir en ligne. L'une ici, la Quinzaine photographique nantaise, qui devait courir jusqu'au 15 novembre, et l'autre à la Gallery 193 à Paris, qui devrait être prolongée jusqu'en janvier 2021, à voir en 3D en attendant.
Rudy Burbant est tout sauf barbant. Son travail, (prix QPN 2020) intitulé Impact, ose montrer celui de violences policières sur les corps des personnes touchées. Touché, on l'est forcément à la vue de ses clichés, autant de portraits frontaux de gens diminués au contact de la « force publique » : celui-ci a perdu un œil, celui-là une main, Steve a perdu la vie (ici subtilement signifiée par une vue de la Loire marronnasse et glaçante). « L'approche se veut factuelle, clinique et sensible » : le rendu, nécessaire, rend hommage en beauté à ces vies invisibilisées.
www.festival-qpn.com
Autres lieux, autres mœurs, dit-on. Colors of Africa condense ce qui se fait de mieux en matière de portrait contemporain africain. Zoom sur le travail de Derrick Ofosu Boateng, Ghanéen, qui, en saturant son sujet de pigments, tente de « se cacher de la négativité » et propose une vision novatrice des Afriques, comme avec cette très jolie image...
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"Hiding myself from negativity" by Derrick Ofosu Boateng courtesy www.193gallery.com |
mardi 27 octobre 2020
ET SI ON S'ÉCHAPPAIT UN PEU?...
L'échappée est le nom de ce resto lové dans le centre d'escalade Block Out, à Bellevue. Y aller avec les enfants est la promesse d'un déjeuner en paix, trop pressés qu'ils sont de sortir de table pour grimper/chuter/chahuter/chouiner (biffer la mention inutile).
La table, parlons-en : distanciation tellement respectée que vous n'aurez pas le menu en main, donc si vous n'avez pas de smartphone, vous n'aurez qu'à écouter attentivement le personnel de salle, qui lui, soit dit en passant, n'est pas super attentif au service, étant également de corvée de cordée...
Passé ce léger désagrément, la formule idéale pour un « testé pour vous » : tartare, verre de vin rouge, cheesecake.
Verdict : le chef, fort de son diplôme obtenu chez Bocuse, croit assurer en proposant une écrasée de viande rouge crue de laquelle ni câpres ni saveur particulière ne se dégagent, mais dont la texture colle étrangement au palais. Le serveur assure que l'assaisonnement est secret. A force de le tanner, il avoue que le secret réside dans une sauce crème au cognac, écœurante et au demeurant pas très catholique, ni halal (la moindre des choses lorsqu'on sert de l'alcool non cuit, c'est de prévenir le consommateur) et qui n'ajoute rien : un tartare, c'est une chair fraîche de qualité, un œuf frais, du ketchup, de la moutarde, des câââââpres pour l'âpreté scrogneugneu, du sel, du poivre et des herbes à la limite. Point final. Là, ce que j'ai le plus apprécié dans ce plat, ce sont les frites.
L'âpre vint enfin avec le vin, consolation de cette déception (in)carnée : un Val de Loire rouge GrollOh, excellentissime, fruité, à la robe violacée, léger, sucré, goûtu, dangereux tant il se boit comme du ptit lait ! http://www.poiron-dabin.com/fr/product/grolloh/
Le cheesecake, divinement lacté, achevait de me convaincre du bien-fondé de cette escapade. Y retourner pour un brunch les longs dimanches d'hiver et/ou en cas de saturation parentale est une idée...
Escompter 40€ de cuenta avec le menu enfant. L'accès à l'aire d'escalade est payant.
jeudi 15 octobre 2020
J'AI TESTÉ (ET PAS DÉTESTÉ) LE P'TIT BEURRE BY GUERLAIS
C'est une bouchée de pur plaisir, dont l'artisan chocolatier local Vincent Guerlais a le secret. Une senteur, délicieusement régressive pour les Nantais « pur beurre », un praliné fondant d'une douceur sensuelle, une blondeur de chocolat blanc caramélisé, imitant à merveille le modèle original (l’iconique biscuit industriel petit beurre de LU), enfin une texture mêlant crémeux et « bits » de sablé breton légèrement salé ne font qu'annoncer la déferlante gustative en bouche : arôme de noisette du Piémont, cacao grand cru et parcimonie sur le sucre, appréciable. Existe en variétés lait, noir et blanc caramel (à 2,10 l'unité).
Et, comble de classe pour un dessert festif en mode classique revisité : Oh my goodness, il a sa version grand format !
mardi 6 octobre 2020
INTEMPOREL RENÉ GUY CADOU(X)
Le poète est né il y a cent ans (1920-1951) en Brière. Instituteur de campagne, l'homme est « parti » à seulement 31 ans, mais laisse une trace sur Terre avec une œuvre poétique, si douce, si simple et d'une grande puissance que c'en est un délice à lire et écouter, particulièrement en ces temps troubles, troublés, troublants.
« J'écris comme je laboure »,
rapporte Morice Bénin, qui a « musiqué » avec talent
quelques-uns de ses poèmes, lors d'un récital-hommage, donné le 3
octobre, au petit Théâtre du Sphinx, 30 ans de représentations nantaises.
https://www.youtube.com/watch?v=VDhThjeJfc4
« Les gens d'aujourd'hui sont comme des orchidées, drôles de têtes et les deux mains cadenassées »...
Remerciements à l'Université permanente de Nantes pour l'invitation
vendredi 2 octobre 2020
VISIONS MULTIPLES AU LIEU UNIQUE
Jeremy Ayer est un artiste visuel suisse né en 1986. Ce diptyque intitulé « In the Footsteps » s'inscrit dans une démarche qui consiste à dépoussiérer les clichés, à démythifier les icônes. Ici, un cactus et un palmier pris en gros plan au Maroc, restitués en négatif appuient son propos, qui « cherche à montrer comment les mécanismes de notre inconscient optique ont changé avec les progrès des technologies de l'image. Il se demande si le fait de pouvoir visualiser presque tout (via internet) nous a permis d'y voir vraiment plus clair », explique le catalogue de l'exposition Sur Terre, dans laquelle son travail est visible jusqu'en janvier 2021, au centre de culture contemporaine du Lieu Unique.
D'autres artistes s'y distinguent par l'incorporation des palmiers dans leur œuvre, dont un autre Suisse, Benoît Jeannet et son Escape from Paradise, où une chemise hawaïenne résinée devient une sculpture dénonçant les essais nucléaires par l’apposition d'un motif champignon à la place de l'arbre fétiche ; ou encore le Brésilien Jonathas de Andrade et sa vidéo d'un pêcheur étreignant un poisson en train de trépasser, pastiche d'un rituel indigène accusant « la représentation romantique des modes de vie autochtones ». Bien vu.
mardi 29 septembre 2020
MES SPOTS RÉEMPLOI
Sur l'air d'un inventaire, non pas à la Prévert, mais à la Vian (https://www.youtube.com/watch?v=drcmUIabY7I), bienvenue dans les boutiques du réemploi de l'ouest nantais.
Besoin d'un casque à vélo pour le petit ? 2€. Et le vélo qui va avec : ça fera 10. Et avec ceci ? Un mini rocking-chair en rotin ? 15€. Un plaid en pilou : 3€. Une lampe esprit ethnique : 5 € Un grille-pain moche mais en état de marche : 4€ Un caddie à roulettes pour les courses (ugly aussi mais qui fait le job) : 5€. Des livres classiques à 1€ pièce. De la tenture murale pour habiller son chez soi différemment de chez Ikéa : 0,50€ le coupon. Des solaires stylées (pas forcément anti-UV mais super en cache-cernes) : 2€. Et aussi des jeux de société, de la vaisselle, des CDs et autres bijoux fantaisie...
La Boîte à Récup : 60, av. Courteline, quartier Beauséjour et 42, bd Jean XXIII. https://laboitearecup.fr/
TU NE LE PORTES PLUS ? DONNE-LE !
Pour se saper sans se ruiner et léguer son stock de fringues dormantes (soit les 2/3), voilà où se rendre les mercredis et vendredis matins, au risque de dégoter... Un foulard imitation soie Rodier : 0,50€, un pull à manche ¾ bleu nuit Zara pour 2€, deux slims en jean (un noir, un délavé) à 2€ chacun, une robe porte-feuille à pois noir & blanc indémodable, une jupe midi à motifs vintage, une jupe-culotte René Derhy oversize, un chauffe-épaules noir ajouré Alain Manoukian, et des collants, maillots de bain, un pull imprimé léopard zippé dans le dos H&M, un jogging coupe marinier blanc (dément) Sonia Rykiel svp, pour 3 francs six sous, comme disait ma grand-mère. Et puis des jouets, vases, rideaux, éléments de déco (un miroir de la collection en cours Maisons du Monde, 99,99€ en magasin, 16€ ici!!!)... Matérialiste, moi ?
La Boutique de l'ABD : 40, bd Jean Ingres à Nantes.
https://www.rebelote.co/NANTES/latelier-bricolage-des-dervallieres/produits
Et comble de joie d'ex-fashionista (on se refait pas), dénichés dans des bourses d'échange de fringues, au Breil, un manteau-boule rose shocking Pierre Cardin (si si) et aux Dervallières, une robe en lainage vert émeraude à la coupe intemporelle, Nina Ricci, GRATOS !
Et remember la règle d'or, si quelque chose entre, quelque chose sort.
mardi 15 septembre 2020
JOURNÉES DU MATRIMOINE : HOMMAGE À ARMANDINE LA MARAICHINE
Rendez-vous compte : des générations de familles (grands parents/parents et enfants) y ont habité ensemble, réparties dans deux pièces de plain-pied, sans eau courante ni électricité, jusque dans les années 1960. Un garde-manger extérieur, un âtre à l'intérieur pour se chauffer et cuire le pain, quelques cochons et poules à revendre au marché (seule sortie hebdomadaire en dehors de la messe dominicale), des ânes pour le transport, un potager, et la vie devait s'écouler, douce comme l'eau du fleuve éponyme (la Vie), ou celle de la nappe phréatique au fond du jardin.
Armandine Gandemer, mourut vieille fille à 82 ans, en ayant bu cette eau toute sa vie.
Un guide informe qu'à son époque, il n'y avait pas beaucoup d'arbres pour se protéger du vent frais venant de la mer, ni beaucoup de pierres pour la construction. On récoltait la résine de pins pour fabriquer des bougies pour s'éclairer et l'on conservait les affaires délicates dans des paniers en bois de châtaigniers, bois qui secrète un répulsif anti-araignées. On mangeait des graines de millet, de la semoule de blé ou de maïs, on consommait des œufs, des soupes et du fromage mais la viande était vendue, trop chère pour les occupants des bourrines, réputés indigents... On filait sa laine pour s'en vêtir, on n'allait peu voire pas à l'école, on ne voyageait quasiment pas, si ce n'est pour aller au pèlerinage à Lourdes. Quant aux divertissements, c'était essentiellement des jeux de société et des pastourelles, ces bals populaires que le peintre du coin Henry Simon (1910-1987) illustra en quelques fresques, rachetées par la ville et exposées près de l'office du tourisme.
[A noter, les yeux des personnages rappellent la forme des boîtes de cheminée que l'on trouve dans les bourrines, sortes de trous d'aération.]
Les murs des bourrines étaient conçus avec un mélange de terre de la lande et de roseaux. En haut des toits, des cactus produisant fleurs et figues de barbarie au printemps devaient adoucir la vie dure de ces gens qui laisse rêveur : zéro déchets ni ondes autres que maritimes, aucun stress outre celui lié à la rudesse d'un existence régie par la nature.
https://www.sainthilairederiez.fr/la-bourrine-du-bois-juquaud/
mardi 8 septembre 2020
LA GACILLY, PETIT PARADIS À VISITER JUSQU'AU 31/10
lundi 7 septembre 2020
CHEZ TOI OU CHEZ MOIA?
ON EN CONNAÎT TOUS UN...
« Mais les premiers mots m'ont surpris, ils ont jailli d'eux-mêmes, les uns derrière les autres, comme une source inattendue […] Ils lui déballaient ma vie tout à trac : ma première vie, mon enfance de cas social, les trois quarts de la cité défoncés à 11 heures du mat, les baises adultères dans les caves, dont tout le monde aurait vent et qui donneraient lieu à des réglements de comptes, les coups de poignards pour un mot plus haut que l'autre, les effractions dans les résidences pavillonnaires pour prendre tout ce que les gens comme elle possédaient et que nous n'aurions jamais, les bastons rangées entre cités avec leurs rimbambelles de chairs ouvertes au soleil, de dents qu'on cherche dans l'herbe, les saouleries encore et la furieuse envie de baiser ou de verser le sang pour exulter à défaut d'exister. Et, quand les heures sont trop lourdes dans la traitresse intimité des HLM, fleurit la cruauté familière, ordinaire, à peine cachée. La cruauté comme mode de vie. Il faut bien que quelqu'un paie, comme nous avons payé, pour nous avoir oubliés là, à l'écart de tout. Lorsqu'on a bu la dernière bouteille et craché sa semence une ultime fois ; quand la télé n'assomme plus les heures pesantes ; quand l'absence de tout écrase chaque seconde, il faut que quelqu'un paie pour notre perdition et ce sont les faibles qui trinquent. Les femmes et les enfants d'abord. »Le Grand Con de Tony Gallau, éditions JDH, 2020, 302 pages, 19€.
mardi 25 août 2020
vendredi 31 juillet 2020
T'ES PAS NET? OH QUE SI!
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Essaouira, la "dessinée", au Maroc. |
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Des lutteurs sur la plage de Mbour au Sénégal. WWW.TESPASNET.FR (OH QUE SI!) |
vendredi 24 juillet 2020
L'ÉTÉ DES ENFANTS NANTAIS
jeudi 23 juillet 2020, aux Bourderies, spectacle Fais comme l'Oiseau (mais ne fais pas ça chez toi;). |
Lundi 6 juillet 2020, aux Dervallières, comment manger sain avec les Petits Débrouillards. |
Mercredi 22 juillet 2020, atelier peinture du nouveau kiosque à livres de Bellevue. |
Mercredi 22 juillet 2020, atelier graff avec la plasticienne Evident à Bellevue. |
Jeudi 23 juillet 2020, aux Bourderies, Milette et Paillette se sont mis le feu aux joues à force de jouer les clownEs pour les enfants du quartier: pouce en l'air! |
DES TALENTS D'ICI CREUSENT UN SILLON POUR LA BONNE CAUSE...
Comme pour la 1ère édition de PARAGES x P(ART)AGES, le Secours populaire a souhaité valoriser l’accès à la culture sous de multiples form...

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Cette nouvelle « cantine du Sud » a ouvert cet été dans le centre. Autant le dire d'emblée, le verdict est aussi bon que l...
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Comme pour la 1ère édition de PARAGES x P(ART)AGES, le Secours populaire a souhaité valoriser l’accès à la culture sous de multiples form...
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A l'approche de la Toussaint, ou d'Halloween, ou encore de Dias de los muertos, voici un petit spectacle vivant tourna...